
Cet été, l’une des séries phares des éditions Pika est revenue aux éditions Nobi-Nobi! dans une nouvelle édition double : Shugo Chara! de Peach-Pit. Une série très populaire puisqu’elle a gagné en 2008 le prix Kodansha Manga Awards dans la catégorie « Manga pour enfants ». C’est donc près de dix ans plus tard et après plusieurs adaptations en animes que l’on (re)découvre l’une des magical girls les plus célèbres !
Résumé :
Amu est une fille dont la réputation de rebelle cool ne correspond pas à celle qu’elle aimerait vraiment être.
Un jour, alors qu’elle fait le souhait de pouvoir changer, elle découvre trois œufs mystérieux desquels naissent des Shugo Chara, des anges gardiens qui aident les enfants à atteindre leurs rêves. Un nouveau quotidien rempli de magie et d’aventure s’ouvre alors devant elle !
Source : nobi-nobi!
Avis :
Avec cette nouvelle édition, le titre se compose de six volumes regroupant l’ensemble des douze tomes. Ainsi, cette critique abordera les tomes 1&2 en même temps. Pour être honnête, je n’avais jamais lu Shugo Chara! Pas que j’avais des idées préconçues sur le titre mais lorsque j’ai voulu m’y intéresser, on ne trouvait quasiment plus le titre. De ce fait, je dois avouer que cette édition double tombe à pic.
« En réalité, je ne suis pas du tout comme ça. » (Amu) – Tome 1.
Dans un premier temps, on se familiarise avec la jeune Amu Hinamori, en 4e année au sein de l’Académie Seiyo. Mais comme elle est arrivée en cours d’année, elle jouit à présent d’une réputation qu’on peut juger comme étant flatteuse (pour ceux qui l’admirent) ou peu flatteuse (pour elle). La jeune fille a bien du mal à se détacher de cette image distante, cool, mature et forte. En effet, elle est bien incapable de montrer que ce n’est pas son vrai caractère. On la découvre effectivement toute autre quand elle est chez elle : plutôt timide, cherchant à être plus féminine et ne parvenant pas à être franche, encore moins avec elle-même. Mais les choses vont changer le jour où elle va émettre le souhait, en regardant une émission télé d’une « Madame Irma », de dévoiler qui elle est réellement. Sitôt dit, la voilà qui se retrouve avec trois œufs : l’un avec un cœur, l’autre avec un pique et enfin le dernier avec un trèfle. Le premier œuf ne tarde pas à éclore ainsi que les suivants. Ce ne sont pas des œufs comme les autres puisqu’on découvre qu’il s’agit de Shugo Chara : des petits êtres magiques qui représentent un trait de la personnalité plus profonde de notre héroïne.
« Je m’appelle Ran et je suis ton ange gardien ou plutôt ton gardien de personnalité […] » (Ran) – Tome 1.
Enfin, Amu n’a pas réellement le temps de découvrir ses nouveaux compagnons puisque très vite, les quatre gardiens de l’académie cherchent à la recruter. Et c’est parce qu’elle possède ces Shugo Chara qu’elle a obtenu le droit d’intégrer ce « club ». C’est dans ce contexte que l’on découvre Yaya, Nadeshiko toujours bien apprêtée et Kûkai, le sportif sans oublier le roi des Gardiens, Tadase, pour lequel Amu nourrit des sentiments. Dans le premier volume, on reste toutefois sur une présentation assez sommaire. On découvre peu Kûkai et Yaya par exemple. Nadeshiko est peut-être plus mise en avant car elle veut absolument devenir amie avec Amu. Et enfin, Tadase est le « prince » inaccessible et de ce fait, on a envie de savoir ce qu’il cache (ce qui est assez vite révélé d’ailleurs grâce à son Chara).

Ainsi, Amu se retrouve quelque peu embarquée, sans réellement l’avoir cherché dans de nouvelles aventures avec ses Shugo Chara qui lui donnent fort à faire avec leurs caractères bien tranchés et tout ce que cela engendre d’avoir des Shugo Chara. En effet, si Amu s’intègre assez vite aux Gardiens, on la voit vite confronter à des épreuves : apprend-t-on ainsi qu’un certain Ikuto, un « garçon-chat », cherche à lui voler ses œufs pour y trouver « l’embryon ». Le premier volume reste toutefois un peu vague sur cet embryon. Ensuite, pourquoi Amu possède-t-elle trois œufs là où la majeure partie des possesseurs en ont un ? Enfin, même sa mission de chasser des œufs X reste encore un peu vague. Mais il n’en demeure pas moins que les pistes restent amenées.
Certes, le premier volume est maladroit dans l’ensemble car certaines choses sont amenées comme un cheveu sur la soupe parfois mais le deuxième tome permet de mieux faire avancer les choses puisqu’on voit Amu réellement poursuivre ses premiers œufs X par l’intermédiaire de deux camarades de classe. On voit donc comment elle va devoir tout mettre en œuvre pour leur permettre de croire en leurs rêves. Ici, on a l’impression que les Peach-Pit abordent davantage le fond du problème : la difficulté à se forger son caractère et à accepter son vrai moi en quelque sorte ou l’importance de croire en ses rêves. Ainsi, Maika apparaît comme hautaine dans un premier temps mais elle est surtout poussée par un fort désir de réussir en tant que ballerine pour faire ce que sa mère n’a jamais pu faire. Quant à Yuki, son comportement asocial explique en réalité une profonde envie d’avoir des amis. La difficulté pour Amu réside dans le fait qu’elle ne doit pas occulter de préserver qui elles sont réellement afin qu’elles ne se laissent pas aller au désespoir.
« Chaque enfant a un œuf dans le cœur. Mais certains sont spéciaux et il en sort des versions différentes de nous-mêmes. » (Yaya) – Tome 1.
Comme je l’avais pensé, le deuxième volume met davantage les personnages en avant. Yaya est plus présente par exemple même si on reste encore un peu en surface. L’évocation de la société Easter est enfin soulevée notamment avec le personnage de Nikaîdo. Ikuto apparait comme un personnage plus trouble qu’il n’y paraît et on se doute qu’il cache des choses.
« si tu te ranges du côté de ce gamin-roi, tu deviendras notre ennemie. » (Ikuto) – Tome 1.
De ce fait, les idées abordées sont plutôt bonnes mais la narration de Peach-Pit pêche clairement. Comme je l’ai dit un peu plus haut, les éléments sont parfois amenés de manière abrupte et on a l’impression de sauter du coq à l’âne. Pour ma part, j’ai parfois eu des moments de relâchement. Sans compter que cela manque encore un peu de profondeur. Si on peut se réjouir de voir plus Yaya, il faut reconnaître qu’elle fait un peu faire-valoir en assurant la touche comique. Nikaidô annonce de façon trop brusque ses motivations alors qu’auparavant, il faisait tout pour les cacher. En outre, on pourra regretter le manque de finesse d’Amu quand les éléments sont sous ses yeux. Un manque de perspicacité ? Un côté naïf ? Je ne sais pas trop pour le moment… Et si les petites créatures magiques restent un élément de poids dans l’intrigue, j’avoue rester encore dans l’attente de quelque chose d’un peu plus marquant. En somme, l’intérêt est là mais les maladresses narratives également.
Il n’en demeure pas moins que suivre le quotidien d’Amu reste amusant et c’est renforcé par le chara-design plus que mignon des Shugo Chara et leurs nombreuses gaffes. De manière générale, le style est assez enfantin je trouve dans les traits des personnages dont on peut oublier qu’ils ne sont qu’au primaire parfois.
Cette édition s’avère plutôt agréable à lire malgré la dimension maladroite par moment. L’idée de découvrir qui on est réellement, de se forger un caractère, être franc envers soi-même sont des points vraiment intéressants dans l’ensemble. Et j’espère que la suite permettra de mieux amorcer les différentes pistes.
Avis réalisé grâce au service presse des éditions nobi nobi! que l’on remercie.
Informations :
Titre VO : しゅごキャラ!
Titre VF : Shugo Chara !
Genres : shôjo, romance, comédie, fantastique, aventures, school life
Nombre de tomes VF/VO : 12 (terminé)
Auteur : PEACH-PIT
Édition VF : nobi nobi!
Prix : 10,90€
Extrait en ligne : Shugo Chara T.1
Note : ★★★☆☆